Pouvez-vous nous parler en quelques phrases de votre entreprise ?
La société Sofia Cosmétique développe, industrialise, conditionne et livre des produits de cosmétique (shampoing, gels, crèmes, produits d’hygiène et de beauté) depuis 1990 et emploie soixante-cinq personnes. La société Cosmétique Recherche Groupe possède et développe une marque de trente produits dermocosmétiques vendus dans quarante pays.Qu’est-ce que cette crise vous a appris en termes de risque et de gestion de crise ?
Abasourdi par cette crise hors normes, qui faisait l’effet d’une bombe, nous avons néanmoins assez vite réagi en mettant en fabrication et en vente du gel hydro alcoolique, produit tout à fait naturel pour nous. Grace à cette production de mars à juin, nous avons traversé cette période sans trop de mal (60 % du Chiffre d’affaire a été préservé). Notre marché traditionnel restait limité et peu porteur du fait des contraintes du confinement (transport affecté et difficultés financières des clients à l’international). Le luxe et le parfum sont des secteurs qui résistent[paywall] généralement bien aux crises. Bien sûr, le marché du gel est maintenant saturé. Par ailleurs, nous avions déjà testé le télétravail mais la crise nous a permis de le généraliser avec succès, ainsi que des nouvelles méthodes de réunion à distance.Comment préparez-vous le redémarrage de l’entreprise ?
La stratégie est d’accentuer les économies, d’améliorer les achats, de renforcer la productivité, d’augmenter les marges : à périmètre d’activité constant, nous espérons ainsi une économie de 1 M€ cette année. Plus précisément, nous engageons :- Une robotisation et/ou digitalisation de notre secteur conditionnement, avec l’aide d’un consultant, dans le cadre d’un programme Industrie 4.0, afin de moderniser notre production. Il n’y aura que des effets positifs sur le personnel grâce à des nouvelles formations : l’atmosphère de confiance et d’initiative sera ainsi renforcée.
- Une nouvelle approche de formulation « Clean et Lean » qui va aussi réduire les stocks de matières premières.

Nous devons développer des capacités d’information sur les marchés, sur les technologies…Le Made in France dans notre domaine est important et nous protège encore. Les problématiques du respect de l’environnement sont importants pour nos marchés, beaucoup plus en France et en Occident que dans les pays du Sud, où ce n’est pas encore un critère aussi important de différentiation même si cela arrive petit à petit.

Propos recueillis par Didier Raciné (Rédacteur en chef d’Alters Média),
Louis Rémy Pinault (Generali) et Stéphane Trebucq (professeur de management).